Commission Européenne : Une nouvelle proposition pour l’usage des pesticides

Le 21 juin dernier, la Commission européenne s’est réunie pour fixer une nouvelle réglementation sur l’usage des pesticides en agriculture conventionnelle. Dans son objectif de baisser à 50% l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2030, l’entretien a permis d’établir une nouvelle méthode de calcul quant à l’utilisation de ces produits. Le calcul s’appuie sur l’intensité du recours aux pesticides et les efforts mis en place par les exploitants afin de réduire leur utilisation.

De cette manière, la commission européenne souhaite inciter la transition des exploitants vers un mode de production plus respectueux de la biodiversité. L’emploi de méthode « alternatives » doit être privilégié pour lutter contre les maladies et insectes. Celui des pesticides sera, quant à lui, exclusif et un choix de dernier recours.

 

Pour autant, l’indicateur de mesure est sujet à diverses polémiques, entre-autre un inégal respect des objectifs de réduction des pesticides (lorsque certains chercheront à atteindre une baisse de 60%, d’autre se contenteraient à seulement 40%). En ce qui concerne l’agriculture biologique, la nouvelle méthode de calcul ne joue pas en sa faveur. En effet, l’utilisation de produits phytosanitaires n’est pas interdite en agriculture biologique, mais règlementée. Nous vous invitons à consulter la liste des substances autorisées sur le site de l’institut de l’agriculture et de l’alimentation biologique (ITAB). Si l’impact est moindre pour les intrants autorisés en AB, ce critère déterminant n’est pas pris en compte dans la nouvelle formule de calcul. La dose utilisée diffère d’une substance à une autre et ne quantité plus importante est nécessaire pour des intrants alternatifs pour avoir une efficacité optimale.

A titre d’exemple, en agriculture viticole, l’agriculture biologique approuve l’utilisation du Soufre tandis que la production conventionnelle se tourne davantage vers le Penconazole. Pour le premier, 6 400g/ ha est nécessaire, le seconde ne demande que 32g/ha. La formule montre ses limites et ne valorise pas les intrants écoresponsables qui sont au cœur des directives du plan « F2F (Farm to Fork, se traduisant par « de la ferme à l’assiette »).

La stratégie « de la ferme à l’assiette » repose sur 6 notions et prône la sécurité alimentaire et le respect de l’environnement en simultané. L’objectif est de garder un œil sur la traçabilité des produits, de la production à la consommation, et limiter le contact aux substances chimiques.

 

Pour l’heure, les sanctions ne sont pas fixées et des révisions des textes sont à prévoir pour revaloriser l’agriculture biologique. Les gouvernement seront en mesure d’établir eux même les objectifs à atteindre en tenant compte de leurs particularités (climat, relief …)

Sources :

Réduction des pesticides : Le choix de l’indicateur, Rapport de Global 2000 hri-1-un-indicateur-de-risque-pour-promouvoir-les-pesticides-toxiques.pdf (generations-futures.fr)